mercredi 29 septembre 2010

Avertissement: ce message pourrait bien se révéler inutile à la lecture


Julley julley!

On dirait que vous commencez à vous replonger tout doucement dans le rythme infernalo-trépidant de la vie à Louvain-La-Neuve? Ici, on suit de loin toutes les Casas, activités kapistes et autres régals de la nightlife estudiantine belge. Nostalgie, quand tu nous tiens...Pour celles et ceux qui débutent cette année, je vous souhaite tout le meilleur, que diable (surtout à Cracoucass, qui ne manquera pas de se reconnaître :) )!

Ici, à 59°17' de latitude Nord, tout continue à se passer pour le mieux! La vie est une longue succession de rencontres toutes plus internationales les unes que les autres, émaillée ça et là de mémorables soirées. C'est vrai, il faut parfois travailler, mais on s'en accommode somme toute, et il s'agit de justifier la bourse accordée par notre bon gouvernement fantôme!

Une fois n'est pas coutume, j'eu aimé cette fois vous parler de la vie dans notre immeuble de Röntgenvägen, affectueusement surnommé Rottenvägen par les plus téméraires. Je vois déjà les levées de boucliers de lecteurs désireux d'en apprendre plus sur la Scandinavie...aurais-je mis mon projet de mini-encyclopédie sur une voie de garage? Renoncerais-je à la poursuite de la connaissance? Bigre, il n'en est rien!
On en apprend beaucoup sur la Suède en étudiant notre building, en ce sens qu'il est l'antéchrist de la perfection Stockholmoise. Comme si les suédois avaient décidé de vider leur contrée de toute médiocrité pour en faire un concentré, déchargé ici-même. Sortez-donc les trainings, casquettes et autres bananes, on s'embarque pour un voyage à vingt mille lieues sous l'IDH scandinavien!

Le No Man's Land
Ce mot désigne une région ravagée entre deux pays en guerre. Je vous l'accorde, l'expression est peut-être un peu surfaite, mais les multiples barrières de chantier parsemant les alentours de notre bunker fileraient à tout poilu le blues des tranchées! De loin en loin, des factions de banlieusards occupent un banc public, place forte qu'il faudra s'efforcer de tenir jusqu'à, euh... jusqu'à la prochaine course au PMU du coin, on va dire. Croyez-moi, ce n'est pas ici que vous trouverez des spécimens de Scandinavia Blonda Chicka , espèce sexy présentée plus tôt dans ce blog. Cependant, nulle part on n'éprouve de sentiment d'insécurité, et ça, c'est quand-même chouette. Une fois cette région sinistrée traversée, on arrive à la porte dudit bâtiment, qu'on ouvre. Si le badge électronique daigne fonctionner, bien sûr.

La Laundry Room, place stratégique s'il en est
Une fois arrivé dans ce quartier-général de la suburbian life, il faut parcourir un hall d'entrée un peu vieillot, dont seuls quelques messages du concierge parviennent à égayer les murs défraîchis par le temps. L'architecture se veut pragmatique et fonctionnelle. Par la barbe d'Odin, qu'on est loin des fiers bâtiments du centre-ville! Sur le chemin vers les ascenseurs (qui feront l'objet d'une autre halte, vous n'êtes pas au bout de vos peines littéraires...), se trouve à droite ce que le commun des mortels appelle la buanderie. Hérésie! Pour nous, humbles habitants de Rottenvägen, cette pièce est un fleuron technologique! Munie de machines à laver dernier cri, ce repaire s'ouvre uniquement sur rendez-vous, pris préalablement au moyen de notre badge électronique et du terminal (yo!) de réservation. Comme tout ordinateur digne de ce nom, le bestiau n'est pas commode, et refusera par exemple de vous donner accès aux machines si vous arrivez plus d'une demi-heure après le début de votre tranche horaire. J'en ai encore fait la rude expérience pas plus tard que ce matin. Tcheu.
Mais les chanceux qui arrivent à temps peuvent pénétrer dans ce sanctuaire sans encombre. A l'intérieur, il fait chaud et ça sent bon! Deux avantages non négligeables dans cet environnement hostile.

Devinette: ça monte et ça descend, tout en restant continuellement à un niveau catastrophiquement bas. Qu'est-ce?
Je parle des ascenseurs, bien sûr! Les trois monte-charges de notre immeuble résument à eux seuls l'état de délabrement dans lequel il se trouve. Preuves irréfutables que le croisement d'une boîte de conserve avec une capsule de Kinder Surprise n'était pas une si bonne idée que ça, c'est avec force grincements que ces boîtes exiguës hissent quotidiennement les vaillants locataires. Initialement prévus pour une dizaine de personnes, ils peinent à présent à en soulever plus de cinq à la fois. Lorsque la charge maximale est atteinte, une sonnerie délicate vient tinter aux oreilles des occupants. A la réfléxion, c'est édifiant de constater qu'on l'entend beaucoup moins qu'au début de l'année. Les nouveaux habitants ont appris à évaluer visuellement si l'élévateur est plein, évitant de s'y aventurer pour rien. Triomphe de la science comportementale!
Le trajet du 12ème au rez-de-chaussée prend 1min30 en moyenne (il est ponctué de nombreux arrêts intermédiaires, parfois inutiles vu la presque surcharge de l'appareil...). Sachant que le quidam prend, en première approximation, 4 fois l'ascenseur par jour, cela nous fait, pour un séjour de 200 dates ici, 90*4*200=72000 secondes à monter et descendre. Soit 20 heures. Soit largement le temps de passer expert dans l'art délicat du macramé. Too bad!
Et puis, ça ne sent pas très bon dans les ascenseurs. Hier encore, cela sentait le gorgonzola à cause d'un pot de yahourt abandonné là. En sortant, cela sentait le curry dans mon couloir. Et le salami dans mon appart, allez savoir pourquoi. Le taux de chômage dans l'état de mes narines ferait rougir même celui du Liechtenstein.

Faut bien y arriver un jour: le sacro-saint 12ème étage
Ouf, on a réussi à atteindre ce palier tant désiré. J'ai réussi à vous garder malgré mes blablas ineptes. Le 12ème étage, c'est notre phare dans la nuit, notre étoile polaire en pleine mer - notre motilium le lendemain d'une soirée difficile. Avec ses joyeux habitants en bout de couloir, il colore la vie banlieusarde par de subtils accents festifs. Que ce soit pour un repas cosy où une grosse pré-soirée, c'est là que les pélerins se retrouvent, afin de rendre un vibrant hommage à la murge internationale. Toute bonne ambiance, je ne vous dis que ça!
Et puis là-dedans, il y a moi. Qui viens de vous assommer avec une prose orientée-objet, un peu terre-à-terre. Mais, bon sang, il s'agit de rire quand on habite dans un endroit pareil! J'espère que vous avez kiffé cette façon de voir les choses, héhé.


Je fus bien long, et vous n'avez pas volé votre libération de cette rude lecture!

Que l'esprit de la Bonne Vie soit avec vous :)

Thom

mercredi 8 septembre 2010

Sweden's Substantifique Moëlle, Part 1


Hugh,

Voici venu le temps d'une intense réflexion sur ce qui fait de la Suède une contrée si particulière! A l'instar de la kyrielle de groupes fb "Tu sais que tu es en/à ... quand", j'ai décidé de collationner, tel le studieux philatéliste rassemblant ses coupons, la myriade de petites choses si particulières à ce pays.
Ayant noté au vol tout ce qui me passait par la tête, cette micro-encyclopédie est bien mal ordonnée: ne vous étonnez dès lors pas de croiser un petit qu'une chatte y aurait perdu.
Ce recueil étant par nature incomplet, d'autres opus verront sûrement le jour dans un futur proche...Mais commençons sans tarder par les best-sellers des clichés suédois!

Blond is beautiful
S'il y a bien un trait que la caricature du parfait suédois inclut à juste titre, c'est la blondeur des tifs. Supputant que le lectorat de ce blog est majoritairement masculin, penchons-nous, admirant au passage un charmant décolleté, sur la suédoise lambda. Mes aïeux, celle-ci n'a pas volé son titre de Belle du Nord! Bien sur elle, elle arbore fièrement une crinière à la blondeur éclatante. Que cette teinte soit naturelle ou oxygénée, peu importe: les autres couleurs seront considérées comme les moutons bruns/noirs/roux du troupeau - la décence même dicte cette blondeur.
Ceci n'est bien sûr pas pour déplaire aux nombreux erasmus de type mâle, et les fantasmes les plus fous vont bon train. Ajoutons encore que les fashionistas de ces minettes portent des leggings se rapprochant plus de combis latex que de pantalons de bonnes chrétiennes, et l'on trouve finalement une bonne raison de prendre le train tous les jours.

Jamais sans ma poussette
Le train, parlons-en donc! Souvent bondé, il n'est pas sans rappeler les plus scabreux des trajets ferroviaires des années quarante. Une des raisons de cet encombrement est une étrange réduction accordée aux usagers par la compagnie de chemins de fer. Son fonctionnement est tout simple:

- T'as une poussette avec un marmot dedans?
- Oui, m'sieur le chauffeur!
- Monte donc gratos, alors! En voiture!

Cette scène quotidienne peut paraître attendrissante à première vue...mais ce que l'histoire ne dit pas, c'est que, comme tout ce qui est gratuit dans ce bas monde (à commencer par les crayons Ikea), le gens usent et abusent de ce système! Ceci donne lieu à de véritables désastres pédagogiques: combien de fois n'a-t-on pas vu, le coeur serré, des gamins de 6 ans écrasés dans des poussettes, servant juste de laissez-passer à leurs parents? Les plus grands experts s'accordent d'ailleurs à dire que ces progénitures souffriront de graves troubles de la motricité bipède, combinés à un zippage généralisé des organes par les ceintures des landaus assassins.

Quand je trinque en rue, je dois cacher ma cannette dans un paquet de Pringles
Jusqu'où faudra-t-il aller pour s'abreuver? Jamais assez loin pour le gouvernement suédois en tous cas! Non content de réprimer les petites fêtes entre amis sur la voie publique, il s'est accaparé tous les breuvages alcooliques du pays, pour les enfermer dans de sombres magasins d'état. "Systembolaget", qu'on les appelle. Un mot qui sonne comme une geôle pour nos amis spiritueux! Dans ces recels se pratique une honteuse extorsion des bons citoyens: le quidam de base se verra ainsi obliger de cracher pas moins d'un (1) euro pour 50 (cinquante) centilitres d'une pils de mauvaise facture...le soulèvement populaire ne saurait tarder! Dans les supermarchés sont reléguées les petites mousses à 2.8 et 3.5%, par ailleurs interdites aux mineurs. D'ici à ce que la jeunesse suédoise puisse céder aux sirènes du binge-drinking, les poules auront des dents - ou le plat pays un gouvernement, sans blague!

Elle est totalement rabaissée, effet flaming sur les côtés
Dieu nous protège des barlos tuneurs, heureusement fort peu présents en nos régions du Nord! Ceci n'empêche pourtant pas un bon tiers des suédois d'apporter une curieuse modification extérieure à leurs chars. Face à l'obscurité de la nuit suédoise, ils ont opté pour l'installation de spots sur le pare-choc avant. Le résultat est un look plutôt atypique, qu'on attend de voir en pleine action au plus profond de l'hiver! Soit dit en passant, les Saabs et autres Volvos sont ici légions.


Belges et suédois ne diffèrent cependant pas en tous points, et partagent les mêmes heures de table...Midi étant arrivé depuis un petit temps, mon estomac commence à s'agiter d'une manière qui fatiguerait carrément le bourdon de Korsakov. L'un dans l'autre, cela nous amène donc à la fin de ce premier tome d'une encyclopédie promise à un bel avenir, si vous daignez continuer à me lire :)

J'espère qu'on mourra tous moins cons et vous embrasse!

Bien affectueusement,
Thom