vendredi 29 octobre 2010

Chronique Esponomist agrémentée d'un Pangolin


Salut tous! Voici une brève qui devrait apparaître sous peu dans l'Esponomist de LLN. Un très bref résumé des trois mois déjà passés ici, en espérant en inspirer quelques-un :)



Hej! Me voilà depuis trois mois en Erasmus en Suède...Trois mois à regarder la température descendre. Le prix de l'alcool monter. Trois mois à sentir mon pouls monter à la vue de la moindre blonde. Mon enthousiasme descendre face au viking l'accompagnant. Mais aussi trois putain de mois gorgés de soirées Erasmus, à rencontrer d'autres kluuts de tous pays, dans un vibrant hommage à la murge internationale - on s'accommode même très bien des français, c'est dire si l'ambiance est bonne! Trois mois ponctués de saunas insensément chauds, où la plus fraîche des binouzes a vite fait de se transformer en jacuzzi. Trois mois à essayer vainement d'apprendre le suédois, en n'étant toujours pas capable de tenir un journal dans le bon sens. Trois mois à manger des boulettes de viande Ikea? Faut pas pousser.

Comme la kyrielle d'étudiants de l'UCL envoyés aux quatres coins de la Planète, j'ai donc décidé de me lancer dans l'exploration du monde par la voie académique. Et je ne peux que vous conseiller de faire pareil! Bien sûr, partir pour un quadrimestre ou un an peut décourager les plus casaniers (non, rien à voir avec le Coq Hardi), mais bon sang, quoi de plus excitant que de prendre les frontières à contresens, de vaincre ses propres craintes en allant à la découverte d'autres cultures! Mon expérience Erasmus, c'est comme un Bain de Minuit: l'eau est un peu froide à priori, t'oses pas vraiment te lancer...mais quand t'es dedans, qu'est-ce qu'elle est bonne! Et puis toutes les folies sont permises. Concernant la Suède en particulier, c'est un superbe pays doté d'une civilisation des plus intéressantes. Mon unif est à Stockholm, qui mérite tout autant que Bruges son titre de Venise du Nord. L’archipel environnant compte plus de 40 000 îles ce qui, compté en Smarties, représenterait une formidable indigestion. Voilà qui mérite le coup d’oeil!

Alors bon, même si l'alcool est ici vendu dans des magasins d'état et que ma facture "murge" fait de l'ombre au budget annuel de la Défense, même si les nuits durent tellement qu'elles en deviennent un digne remake de l'Extinction Crétacé-Tertiaire, même si plusieurs amis se sont à tout jamais perdus dans le blizzard en tentant de se rendre aux cours - ça leur apprendra, même si tout ça, je peux vous dire qu'une année d'Erasmus en Suède, c'est comme un affond poirier, mais en mieux! Renversant, sans devoir s'en mettre plein partout. A vous d'essayer!

vendredi 22 octobre 2010

Blitzkrieg Hivernal!


Fallait s'y attendre: depuis quelques jours le thermomètre flirtait dangereusement avec le négatif, les pneus d'hiver crépitaient dans la rue et, indice qui ne trompe pas, les suédoises dévoilaient moins leurs atouts. Les plus experts des météorologues auront reconnu ici les signes avant-coureurs du Grand Méchant Hiver du Nord. Et ce matin vient de leur donner raison, pardi!

Ouvrant grand l'espèce de drap qui me sert de rideau, quelle ne fut pas ma surprise de constater que la nuit, en plus d'avoir été bien arrosée - fin des exams oblige, fut aussi floconnée à souhait! En daar is de werk: l'hiver est à nos portes. La Nature a indécemment sauté l'automne, ne laissant leur feuillage fauve aux arbres que l'espace de deux courtes semaines. Avant de les mettre au freezer sous un grand manteau blanc. Allez en prison sans passer par la case départ. Mais mine de rien, ça a son charme, et ça pourrait même être cosy si le concierge se décidait enfin à monter la pression de ces foutus radiateurs. Je suis bien, sirotant un thé au calme en regardant les flocons monter devant ma fenêtre (phénomène étrange dû au déplacement turbulent des masses d'air entre les buildings, compliqué compliqué compliquééé!).

Il y a deux jours, Guigui et moi avons subi un examen de Théorie des Probabilités censé figurer dans le catalogue Blédina, section panades et prémâchés, tant il devait être facile. Cependant, suite à une erreur d'énoncé dans un exercice, ce furent la croix et la bannière pour lui faire son affaire, et je suai cinq heures d'affilée dessus. On verra si le prof aura l'honnêteté intellectuelle de le corriger gentiment! Mais qu'à cela ne tiesse, ce qui est fait est fait. On a maintenant le loisir de souffler un peu avant la reprise la semaine prochaine, avec une gargantuesque after-exam party au programme.

A part ça, l'ambiance dans la résidence est toujours bonne, surtout qu'on risque bien d'avoir un sauna à notre disposition avant longtemps. Ca passera très bien après un petit run de ski de fond, car il faut savoir qu'il y a une piste juste à côté de chez nous...c'est l'avantage quand on habite dans un bled!

J'espère que les 24h ont été mémorables et qu'avec ces Gala vous ne vous êtes pas emmerdés! Tcheu, même se les geler à faire la sécurité ça ne m'aurait pas déplu :) Merci pour les nouvelles du pays, je les lis toujours avec grand plaisir! Et si l'envie soudaine vous prenait de m'écrire:

Thomas Charles Vanderstraeten
Röntgenvägen 1/2201
14152 Huddinge
SWEDEN

Sans omettre les trémas sur le o et le a, sans quoi ce n'aurait aucune valeur...

Sur ce jeunes gens, je vous salue bien bas et m'en vais rédiger un labo -ou pas, puis gambader sous les flocons!

Bien affectueusement,

Thom


PS: Blague à part, il est mis dans le journal Metro que nous connaîtrons cette année le pire hiver depuis pas moins d'un millénaire...Saluons au passage l'ami Þorfinnr "Karlsefni" Þórðarson, viking qui fonda une modeste colonie en Amérique du Nord il y a juste 1000 ans. J'espère qu'il avait un meilleur concierge que le mien, rapport avec le chauffage.

mercredi 29 septembre 2010

Avertissement: ce message pourrait bien se révéler inutile à la lecture


Julley julley!

On dirait que vous commencez à vous replonger tout doucement dans le rythme infernalo-trépidant de la vie à Louvain-La-Neuve? Ici, on suit de loin toutes les Casas, activités kapistes et autres régals de la nightlife estudiantine belge. Nostalgie, quand tu nous tiens...Pour celles et ceux qui débutent cette année, je vous souhaite tout le meilleur, que diable (surtout à Cracoucass, qui ne manquera pas de se reconnaître :) )!

Ici, à 59°17' de latitude Nord, tout continue à se passer pour le mieux! La vie est une longue succession de rencontres toutes plus internationales les unes que les autres, émaillée ça et là de mémorables soirées. C'est vrai, il faut parfois travailler, mais on s'en accommode somme toute, et il s'agit de justifier la bourse accordée par notre bon gouvernement fantôme!

Une fois n'est pas coutume, j'eu aimé cette fois vous parler de la vie dans notre immeuble de Röntgenvägen, affectueusement surnommé Rottenvägen par les plus téméraires. Je vois déjà les levées de boucliers de lecteurs désireux d'en apprendre plus sur la Scandinavie...aurais-je mis mon projet de mini-encyclopédie sur une voie de garage? Renoncerais-je à la poursuite de la connaissance? Bigre, il n'en est rien!
On en apprend beaucoup sur la Suède en étudiant notre building, en ce sens qu'il est l'antéchrist de la perfection Stockholmoise. Comme si les suédois avaient décidé de vider leur contrée de toute médiocrité pour en faire un concentré, déchargé ici-même. Sortez-donc les trainings, casquettes et autres bananes, on s'embarque pour un voyage à vingt mille lieues sous l'IDH scandinavien!

Le No Man's Land
Ce mot désigne une région ravagée entre deux pays en guerre. Je vous l'accorde, l'expression est peut-être un peu surfaite, mais les multiples barrières de chantier parsemant les alentours de notre bunker fileraient à tout poilu le blues des tranchées! De loin en loin, des factions de banlieusards occupent un banc public, place forte qu'il faudra s'efforcer de tenir jusqu'à, euh... jusqu'à la prochaine course au PMU du coin, on va dire. Croyez-moi, ce n'est pas ici que vous trouverez des spécimens de Scandinavia Blonda Chicka , espèce sexy présentée plus tôt dans ce blog. Cependant, nulle part on n'éprouve de sentiment d'insécurité, et ça, c'est quand-même chouette. Une fois cette région sinistrée traversée, on arrive à la porte dudit bâtiment, qu'on ouvre. Si le badge électronique daigne fonctionner, bien sûr.

La Laundry Room, place stratégique s'il en est
Une fois arrivé dans ce quartier-général de la suburbian life, il faut parcourir un hall d'entrée un peu vieillot, dont seuls quelques messages du concierge parviennent à égayer les murs défraîchis par le temps. L'architecture se veut pragmatique et fonctionnelle. Par la barbe d'Odin, qu'on est loin des fiers bâtiments du centre-ville! Sur le chemin vers les ascenseurs (qui feront l'objet d'une autre halte, vous n'êtes pas au bout de vos peines littéraires...), se trouve à droite ce que le commun des mortels appelle la buanderie. Hérésie! Pour nous, humbles habitants de Rottenvägen, cette pièce est un fleuron technologique! Munie de machines à laver dernier cri, ce repaire s'ouvre uniquement sur rendez-vous, pris préalablement au moyen de notre badge électronique et du terminal (yo!) de réservation. Comme tout ordinateur digne de ce nom, le bestiau n'est pas commode, et refusera par exemple de vous donner accès aux machines si vous arrivez plus d'une demi-heure après le début de votre tranche horaire. J'en ai encore fait la rude expérience pas plus tard que ce matin. Tcheu.
Mais les chanceux qui arrivent à temps peuvent pénétrer dans ce sanctuaire sans encombre. A l'intérieur, il fait chaud et ça sent bon! Deux avantages non négligeables dans cet environnement hostile.

Devinette: ça monte et ça descend, tout en restant continuellement à un niveau catastrophiquement bas. Qu'est-ce?
Je parle des ascenseurs, bien sûr! Les trois monte-charges de notre immeuble résument à eux seuls l'état de délabrement dans lequel il se trouve. Preuves irréfutables que le croisement d'une boîte de conserve avec une capsule de Kinder Surprise n'était pas une si bonne idée que ça, c'est avec force grincements que ces boîtes exiguës hissent quotidiennement les vaillants locataires. Initialement prévus pour une dizaine de personnes, ils peinent à présent à en soulever plus de cinq à la fois. Lorsque la charge maximale est atteinte, une sonnerie délicate vient tinter aux oreilles des occupants. A la réfléxion, c'est édifiant de constater qu'on l'entend beaucoup moins qu'au début de l'année. Les nouveaux habitants ont appris à évaluer visuellement si l'élévateur est plein, évitant de s'y aventurer pour rien. Triomphe de la science comportementale!
Le trajet du 12ème au rez-de-chaussée prend 1min30 en moyenne (il est ponctué de nombreux arrêts intermédiaires, parfois inutiles vu la presque surcharge de l'appareil...). Sachant que le quidam prend, en première approximation, 4 fois l'ascenseur par jour, cela nous fait, pour un séjour de 200 dates ici, 90*4*200=72000 secondes à monter et descendre. Soit 20 heures. Soit largement le temps de passer expert dans l'art délicat du macramé. Too bad!
Et puis, ça ne sent pas très bon dans les ascenseurs. Hier encore, cela sentait le gorgonzola à cause d'un pot de yahourt abandonné là. En sortant, cela sentait le curry dans mon couloir. Et le salami dans mon appart, allez savoir pourquoi. Le taux de chômage dans l'état de mes narines ferait rougir même celui du Liechtenstein.

Faut bien y arriver un jour: le sacro-saint 12ème étage
Ouf, on a réussi à atteindre ce palier tant désiré. J'ai réussi à vous garder malgré mes blablas ineptes. Le 12ème étage, c'est notre phare dans la nuit, notre étoile polaire en pleine mer - notre motilium le lendemain d'une soirée difficile. Avec ses joyeux habitants en bout de couloir, il colore la vie banlieusarde par de subtils accents festifs. Que ce soit pour un repas cosy où une grosse pré-soirée, c'est là que les pélerins se retrouvent, afin de rendre un vibrant hommage à la murge internationale. Toute bonne ambiance, je ne vous dis que ça!
Et puis là-dedans, il y a moi. Qui viens de vous assommer avec une prose orientée-objet, un peu terre-à-terre. Mais, bon sang, il s'agit de rire quand on habite dans un endroit pareil! J'espère que vous avez kiffé cette façon de voir les choses, héhé.


Je fus bien long, et vous n'avez pas volé votre libération de cette rude lecture!

Que l'esprit de la Bonne Vie soit avec vous :)

Thom

mercredi 8 septembre 2010

Sweden's Substantifique Moëlle, Part 1


Hugh,

Voici venu le temps d'une intense réflexion sur ce qui fait de la Suède une contrée si particulière! A l'instar de la kyrielle de groupes fb "Tu sais que tu es en/à ... quand", j'ai décidé de collationner, tel le studieux philatéliste rassemblant ses coupons, la myriade de petites choses si particulières à ce pays.
Ayant noté au vol tout ce qui me passait par la tête, cette micro-encyclopédie est bien mal ordonnée: ne vous étonnez dès lors pas de croiser un petit qu'une chatte y aurait perdu.
Ce recueil étant par nature incomplet, d'autres opus verront sûrement le jour dans un futur proche...Mais commençons sans tarder par les best-sellers des clichés suédois!

Blond is beautiful
S'il y a bien un trait que la caricature du parfait suédois inclut à juste titre, c'est la blondeur des tifs. Supputant que le lectorat de ce blog est majoritairement masculin, penchons-nous, admirant au passage un charmant décolleté, sur la suédoise lambda. Mes aïeux, celle-ci n'a pas volé son titre de Belle du Nord! Bien sur elle, elle arbore fièrement une crinière à la blondeur éclatante. Que cette teinte soit naturelle ou oxygénée, peu importe: les autres couleurs seront considérées comme les moutons bruns/noirs/roux du troupeau - la décence même dicte cette blondeur.
Ceci n'est bien sûr pas pour déplaire aux nombreux erasmus de type mâle, et les fantasmes les plus fous vont bon train. Ajoutons encore que les fashionistas de ces minettes portent des leggings se rapprochant plus de combis latex que de pantalons de bonnes chrétiennes, et l'on trouve finalement une bonne raison de prendre le train tous les jours.

Jamais sans ma poussette
Le train, parlons-en donc! Souvent bondé, il n'est pas sans rappeler les plus scabreux des trajets ferroviaires des années quarante. Une des raisons de cet encombrement est une étrange réduction accordée aux usagers par la compagnie de chemins de fer. Son fonctionnement est tout simple:

- T'as une poussette avec un marmot dedans?
- Oui, m'sieur le chauffeur!
- Monte donc gratos, alors! En voiture!

Cette scène quotidienne peut paraître attendrissante à première vue...mais ce que l'histoire ne dit pas, c'est que, comme tout ce qui est gratuit dans ce bas monde (à commencer par les crayons Ikea), le gens usent et abusent de ce système! Ceci donne lieu à de véritables désastres pédagogiques: combien de fois n'a-t-on pas vu, le coeur serré, des gamins de 6 ans écrasés dans des poussettes, servant juste de laissez-passer à leurs parents? Les plus grands experts s'accordent d'ailleurs à dire que ces progénitures souffriront de graves troubles de la motricité bipède, combinés à un zippage généralisé des organes par les ceintures des landaus assassins.

Quand je trinque en rue, je dois cacher ma cannette dans un paquet de Pringles
Jusqu'où faudra-t-il aller pour s'abreuver? Jamais assez loin pour le gouvernement suédois en tous cas! Non content de réprimer les petites fêtes entre amis sur la voie publique, il s'est accaparé tous les breuvages alcooliques du pays, pour les enfermer dans de sombres magasins d'état. "Systembolaget", qu'on les appelle. Un mot qui sonne comme une geôle pour nos amis spiritueux! Dans ces recels se pratique une honteuse extorsion des bons citoyens: le quidam de base se verra ainsi obliger de cracher pas moins d'un (1) euro pour 50 (cinquante) centilitres d'une pils de mauvaise facture...le soulèvement populaire ne saurait tarder! Dans les supermarchés sont reléguées les petites mousses à 2.8 et 3.5%, par ailleurs interdites aux mineurs. D'ici à ce que la jeunesse suédoise puisse céder aux sirènes du binge-drinking, les poules auront des dents - ou le plat pays un gouvernement, sans blague!

Elle est totalement rabaissée, effet flaming sur les côtés
Dieu nous protège des barlos tuneurs, heureusement fort peu présents en nos régions du Nord! Ceci n'empêche pourtant pas un bon tiers des suédois d'apporter une curieuse modification extérieure à leurs chars. Face à l'obscurité de la nuit suédoise, ils ont opté pour l'installation de spots sur le pare-choc avant. Le résultat est un look plutôt atypique, qu'on attend de voir en pleine action au plus profond de l'hiver! Soit dit en passant, les Saabs et autres Volvos sont ici légions.


Belges et suédois ne diffèrent cependant pas en tous points, et partagent les mêmes heures de table...Midi étant arrivé depuis un petit temps, mon estomac commence à s'agiter d'une manière qui fatiguerait carrément le bourdon de Korsakov. L'un dans l'autre, cela nous amène donc à la fin de ce premier tome d'une encyclopédie promise à un bel avenir, si vous daignez continuer à me lire :)

J'espère qu'on mourra tous moins cons et vous embrasse!

Bien affectueusement,
Thom

dimanche 29 août 2010

Jag tälar som vikingen, det är jättekul! (Je parle comme un viking, c'est super cool!)


Hej tous,

Il s'en sera fallu de plus de quinze jours pour que je reprenne la plume! Diverses raisons à cela, voici d'ailleurs quelques excuses au hasard. Libre à chacun de choisir celle qui lui conviendra le mieux.

- Je me suis perdu chez Ikea. C'est quand-même grand quand on y pense. Et puis avec les panneaux indicateurs écrits en suédois, c'est pas toujours évident.

- La majorité de cette quinzaine fut consacrée à un blocus intensif, dans l'optique de briller comme un sou neuf à l'examen de suédois.

- Il y avait un bedbug de la taille d'un pain de campagne sur mon clavier, c'est dur de taper quand on voit pas les lettres.

- J'ai essayé le hareng saur.

Mais trève de mauvaises blagues, ce délai est juste inputable à une compilation de soirées et activités diverses combinée à une puissante flemme :) Pas mal d'eau ayant coulé sous les ponts de la Venise du Nord depuis le dernier debriefing, voici quelques événements passés depuis: une crêpe-party dans notre mini-kot, une visite sur l'île finlandaise d'Åland (avec de menus achats dans le tax-free du bateau), un barbecue au bord d'un lac..Et puis une liste de plein d'autres choses, liste qui en longueur n'aurait pas à rougir face à celle des courses mensuelles, chez Colruyt, de la famille que voilà: http://www.youtube.com/watch?v=A8G4h6YURGI. En un mot comme en cent, pas le temps de s'embêter dans le coin.

Hier, nous avons eu droit au - redoutable et redouté - test de suédois. Ayant subi cette épreuve avec succès, du moins je l'espère, j'en profite pour vous parler un peu de cet intéressant language nordique.


Première constatation: l'alphabet n'est pas le même que le nôtre. Y manquent nos amis Q et W, tandis qu'on y a greffé les étranges caractères que sont å (prononcez "auu"), ä ("è" court), ö ("euw"). N'en déplaise aux clichés, on n'y trouve pas le ø norvégien et danois. Parlant de ces langues, elles sont très proche du suédois: sur les boîtes de céréales, je comprends (un peu, faut pas pousser) les textes dans les trois langues. Héhé :). Le finlandais quant à lui n'a absolument rien à voir avec ces langues scandinaves, mais est très proche du hongrois. Allez savoir pourquoi.

L'accent est très chantant, et je pense que c'est la prononciation qui est la plus grosse difficulté dans l'apprentissage de ce doux babil. Par exemple, les mots hår, här et har ont des sens tout à fait différents, chaud chaud! Les constructions de phrases, quant à elles, sont à mi-chemin entre le néerlandais et le français: on apprend vite à bien les maîtriser.

Question vocabulaire, il y a quelques emprunts à d'autres langues. Parfois, c'est du lourd, à l'instar du mot "fauteuil". En suédois, il se dit "fåtölj" et se prononce exactement de la même manière qu'en français, quel culot. Beaucoup de parentés avec l'anglais aussi, mais restons prudents: en suédois, "att kissa" signifie "uriner". Gare aux traductions malheureuses en plein flirt...
Les mots du lexique naturel et paysager proviennent du vieux language nordique: räven (renard), björn (ours), fjäll (montagne), skårgärd (archipel) ou encore ö (île) - le plus court des mots suédois! Tous ces mots font rêver de drakkars, de sang et de pillages, de barbes blondes dans les embruns, de boulettes de viande...tout ce qui fait d'un gars un bon viking à l'ancienne, en somme.

Dans une semaine commencera le second cours de suédois, qui ne comptera pas pour des crédits à l'UCL, mais la motivation est là. Le but ultime étant d'être capable d'aller faire ses courses entièrement dans le charabia local :)

Sur ce, une grosse bouffée de courage pour tout ceux d'entre vous qui passent ou passeront bientôt leur seconde sess! Je pense bien à vous!


From Stockholm with love,
Thomas Charles Vanderstraeten

PS: j'oubliai de mentionner que "jättekul" se prononce "jetecule", tandis que "Göteborg", ville du Sud, se prononce "jeteborre". Un accident de prononciation est si vite arrivé...

vendredi 13 août 2010

Debriefing #3: mieux vaut en rire que s'en foutre!


Tjänare! Tout d'abord, merci pour vos messages! Que vous soyez en vacances/seconde sess/stages ou autre, c'est avec un plaisir non dissimulé que l'expat que je suis parcourra vos nouvelles.

Pas mal de choses à raconter depuis le dernier post! Cette semaine, c'est le Stockholm Culture Festival, le centre de la ville est en fête, on en a profité pour déguster des concerts gratuits mardi et mercredi. Grosse différence avec les festivaux du plat pays: il faut ici se cacher pour siroter sa pinte en paix! Une fois repérée par les vigiles, le temps de vie moyen d'une choppe est comparable à celui d'un cycliste remontant la N4 un samedi soir, les yeux bandés. Même pas droit à une gorgée d'adieu, bigre!

Il m'est d'ailleurs arrivé une expérience extrêmement douloureuse en prenant le train vers la ville. Dégustant sur le quai une Leffe blonde achetée au prix fort l'après-midi même, je savourais l'exquise caresse du soleil couchant sur ma chair, laissant mes papilles en extase divaguer sous l'arôme délicieux du nectar savamment brassé...la soirée s'annoncait grandiose. Même le grincement du train entrant en gare sonnait comme une divine mélodie à mes oreilles épanouies!

Jusqu'à ce que les portes dudit train s'ouvrent, laissant sortir trois vigiles de Group 4. Potverdorie! A la poubelle, la Leffe. Si, lors d'une éventuelle visite, vous trouvez place en vos bagages, placez-y donc ce bon breuvage!

Ceci mis à part, mercredi fut donnée une grosse soirée erasmus dans le club hype du coin. Les effectifs aux cours de suédois du lendemain étaient fort réduits. Coïncidence? Je ne pense pas.

Hier soir, suite et fin du film foireux de la première semaine...heureusement le héros crève à la fin, ça devrait nous laisser un peu de répis avant le troisième opus.

Et ce soir, Swedish Dinner! Guigui et moi sommes allés acheter des polos jaunes pour l'occasion. J'essaierais bien d'aller chez Ikea ainsi vêtu, histoire de voir si les clients me prennent pour un vendeur.

Beaucoup de nightlife pour l'instant, n'est-il pas? Les journées n'en sont pas moins agitées! Ma grosse préoccupation du moment, ce sont les bedbugs, ces charmants petits insectes qui ont élu domicile dans le sommier de ma paillasse. La femme du service de désinfection, venue pulvériser une première fois de l'insecticide dans ma chambre, m'a assuré que "you, you are in a very, very bad situation". Et vu sa tête, elle devait avoir pas mal d'années de carrière derrière elle (à moins que les produits ne lui aient rongé la bouille?)...Bref, ce fut Bhopal dans le kot, mais les insectes sont encore là!
Mais mieux vaut en rire que s'en foutre, et puis je m'estime heureux car une amie en a aussi et est couverte de boutons, à en faire palir une Texas Instruments (déformation professionnelle).

La forêt tout près du kot est vraiment grande et pleine de parcours fléchés, l'idéal pour courir un brin.

Minga ti, ça commence à faire long tout ça. Prochain article, je tenterai de vous enseigner les rudiments du patois local...See ya Belgium!

PS: mais oui, je sais que festival au pluriel donne festivals, mais n'ai pu résister à ce petit calembour linguistique
PPS: n'hésitez pas à taper "bedbugs" dans google images, pour avoir un aperçu des ces petits amours chitineux. Et des séquelles cutanées qui vont avec.

dimanche 8 août 2010

Première semaine, bilan excellent!



Hejhej!
Après une première semaine, on commence tout doucement à prendre ses marques. Notre kot commence vraiment à ressembler à quelque chose depuis qu'on l'a meublé en dévalisant l'Ikea. Cette soirée est la première à être un peu posée depuis mon arrivée: les gars de THS, l'union estudiantine locale, nous ont concocté des activités presque tous les jours! Certaines valaient vraiment le détour...

On a notamment eu droit à la projection du film suédois le plus cher jamais réalisé, qui finalement n'est pas si exceptionnel que ça: une pauvre histoire médiévale sur un templier, avec un synopsis bourré de clichés. Mais qu'à cela ne tienne, chaque activité est une nouvelle opportunité de rencontrer d'autres erasmus!

Avant-hier, grosse soirée de bienvenue. Après une demi-heure de bus qui nous a emmenés loin de Stockholm, nous voici arrivés au pied d'un petit chalet situé sur un promontoire rocheux en bord de mer! Il appartient à THS. En contrebas, juste au bord de l'eau, se trouvaient une petite jetée ainsi qu'un sauna à l'ancienne. Un peu plus loin vers l'Ouest, le soleil couchant (cfr la photo, prise depuis la terasse du chalet...). Au bar du chalet, des bières à 2€ (une aubaine dans ce pays, hélas!). Pour remplir le tout, un peu plus de 150 étudiants surchauffés...autant dire que la soirée fut vraiment parfaite. Pour rentrer dans le chalet, il fallait retirer ses chaussures: ça fout directement une bonne ambiance, quand tout le monde danse à pieds nus :)


Aujourd'hui, THS nous a convié à une visite "au meilleur sauna de Stockholm"...qui s'est révélé etre le sauna de l'association étudiante :D Il n'en était pas moins jouissif! Les suédois ne font pas les choses à moitié, et l'air à l'intérieur était VRAIMENT chaud. A l'entrée, on pouvait acheter de la bière tout juste sortie du frigo. A la sortie, j'avais limite du mal à tenir ma canette, presque chauffée à blanc. Bref, je ne regarderai plus jamais de la même manière un homard se faire ébouillanter, pauvre bête, je compatirai.

L'ambiance en général entre erasmus est très bonne, rien de plus facile que d'aller vers un quidam et de lui dire "Hi, I'm Thomas from Belgium!". La conversation s'engage alors tout naturellement. La seule chose qui me fait râler est mon anglais approximatif: dur dur de sortir des blagues à la con quand on prononce si mal la langue de Shakespeare...J'ai par exemple eu le coup lorsque nous étions 6-7 autour d'une table, avec des knackebrots gratuits pas loin: je me lève et dis bien fort "Who wants a knackebrot?". Tout le monde m'a regardé d'un air interloqué sans rien comprendre, je devais avoir l'air bien brave...mais essayez de prononcer knackebrot en anglais, ce n'est pas une tâche aisée. Quoi qu'il en soit, on s'entraîne!

Un truc génial en Suède est que le fromage bleu type Roquefort coûte 3 fois moins cher qu'en Belgique. Nice :)

A très bientôt pour un nouveau débriefing, il fait comment en Belgique? Ici dégueu tout le temps, plein de brouillard!

jeudi 5 août 2010

Au commencement, il y eu l'excédent de bagages...


Et oui, le début de l'aventure fut marqué par un excédent de bagages gargantuesque! Mais bon, lorsqu'il s'agit de partir durant un an, on peut se permettre d'emporter plus de choses que pour un simple voyage, ce n'est pas du luxe :)
Après un vol sans histoires, arrivée à Bromma, petit aéroport aux abords de la ville. Nous prenons directement le bus puis le métro, histoire d'aller chercher les clés de nos kots respectifs à l'accueil de l'unif.
Dans les transports, première impression des suédois: ils sont quand-même sévèrement blonds, ce n'était donc pas une légende! Il en va de même pour les suédoises, assez gatées par la nature en général. Voilà une bonne raison d'apprendre leur charabia nordique.
Les clés récupérées, Guigui et moi reprenons le "tunnelbana", puis le "pendeltag" (train de navetteurs), jusqu'à notre logement. 40 minutes de trajet plus tard, nous voici en face de nos fameux hlm. Grands dieux! Ils sont encore plus beaux que sur les photos d'internet...leurs murs de tôles oranges et bleues reflètent chaleureusement la lumière du soleil couchant, tandis qu'à nos oreilles se font ouïr les doux grincements des travaux en cours et de la route nationale, juste à côté!
Bref, c'est du lourd. Il faut se rendre à l'évidence: on est vraiment dans une téci.
L'intérieur de ces immeubles n'a pas non plus à rougir face aux standards du délabrement: ma cuisine est pleine de taches brunes de moissisures, mais vide de toute vaisselle ou casseroles! Un passage chez Ikea s'est imposé.
J'habite au 12ème étage, dans un petit "twin apartment". Mon cokotteur s'appelle Jérémie, il est suisse et parle français. Un chouette type! On a tuné notre paillasson, pour attirer du peuple chez nous. Ca en jette, n'est-il pas?

Première nuit, première surprise: mon lit est infesté d'espèce de blattes dégueulasses. Je passe un bon petit temps à les écraser (non sans une certaine jouissance). Le lendemain, mon pauvre drap de lit jaune était plein de traces brunes à cause du sang de ces bestioles, that's fuckin bad.
Le lendemain ont commencé les cours de suédois...mais ça, ce sera pour une autre fois héhé.


J'essaierai de poster régulièrement des brèves nouvelles de mon séjour ici, on sait jamais que ça intéresse deux pelés et trois tondus :) Le titre du blog, je l'ai choisi en l'honneur de ces pains secs typiques ici. Avec de la confiture de myrtille, ça passe vraiment très bien. Hésitez pas à m'envoyer des nouvelles de vous dans les commentaires ou par face, pour ne pas perdre le fil des histoires au pays natal. Ce séjour s'annonce vraiment bien, sous l'augure des krisprolls et de la bière à 3.5% :)